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lundi 4 juin 2012

Quelques curiosités

Je les lis et les relis, j'ai pas encore pu faire une vraie partie complète et tout mais ça va viendre : quelques curiosités rôlistiques qui pourraient vous tenter aussi, tant en français qu'en anglais.

50 étudiants japonais sont coincés sur une île et doivent s'entretuer. Le dernier debout a gagné. Si après trois jours personne n'est vainqueur, tout le monde est exécuté. C'est Classroom Deathmatch et si le pitch vous rappelle quelque chose, ce n'est pas une coïncidence. A la lecture, le jeu oscille entre Paranoïa et 3:16, avec des petites trouvailles amusantes : notamment, le rôle habituel du MJ est un peu plus réparti que d'habitude. Le "vrai" MJ c'est le coatch (que j'imagine, on se demande pourquoi, sous les traits de "Beat" Takeshi Kitano) qui lance les scènes, gère l'écoulement du temps, amène des rebondissements dans la partie et ce genre de choses. Par contre, quand on jette les dés, il laisse la place aux autres joueurs : chaque personnage a un meilleur ami et un pire ennemi. Quand on jette les dés pour son personnage, c'est son meilleur ami qui décrira la scène en cas de réussite, et son pire ennemi qui s'en occupera en cas d'échec. Et oui, on meurt vite, très vite, et salement, très salement, mais ce n'est pas grave : c'est un peu le but. Il y a 50 cartes d'étudiants au centre de la table, on tire son personnage au hasard, et quand on meurt on en retire un autre. Le jeu s'arrête, of course, quand les 3 jours sont écoulés ou que tout le monde est mort, sauf un. Ca a l'air fun, abordable, rapide et c'est paru en anglais chez Atarashi Games.

Prenez à parts égales Dark City, Matrix  et Inception, ajoutez une pincée de Stephen King et bam, Don't Rest Your Head. A force de ne plus dormir, le monde a l'air un brin différent. Plus tordu, plus méchant et plus sombre.  Et moins vous dormez, plus c'est grave. Et si vous vous endormez, ça sera encore pire. Le jeu utilise des "pools" de dés qui varient au cours du récit et dont chaque jet compte. Au fur et à mesure de la partie et du résultat des dés, les joueurs et le meneur vont construire l'intrigue, les personnages et l'univers de cauchemar sans jamais vraiment briser la sacrosainte limite "les joueurs s'occupent de leurs PJ, le MJ du reste" tout en donnant aux joueurs un contrôle sur l'ambiance : vous préférez rester rationnel mais être inadapté au cauchemar qui vous entoure et risquer de vous fatiguer, ou vous enfoncer dans la folie et devenir vous-même une partie du cauchemar ? C'est du light mais ça a l'air bien foutu et à la lecture, ça m'a salement donné envie de lui faire faire un tour. C'est en anglais chez Evil Hat Production et ça arrive en français aux Ecuries d'Augias.

Et si vous jouiez l'assistant — ou la créature — d'un quelconque savant fou, tiraillé entre son envie d'être aimé par son maître et celle d'être accepté par les villageois ? C'est ce que vous propose My Life With Master, une perle du jeu de rôle indépendant d'outre-atlantique. En dehors de ses oripeaux d'horreur gothique, le jeu parle vraiment des relations abusives et des traces que ça laisse sur toutes les personnes concernées, mais ce n'est pas pour ça qu'il se prend totalement au sérieux. Le jeu est pas cher, somptueux, a l'air facile à jouer et à mener (vraiment : suivez la recette), va droit à l'essentiel et d'après ce que j'en ai entendu, donne en quelques parties des conclusions particulièrement satisfaisantes. C'est sorti en anglais chez Half Meme et traduit en français par l'inestimable Boîte à Heuhh qui enchaîne les sorties hype dont tous les Lyonnais raffolent.

Un dernière de mon chouchou pour terminer : en l'An de Grâce 1701, le navire pirate le Résolu a perdu son capitaine. Son assassin, le cuistot du navire, est ligoté et à genou sur le pont. Le bateau est dans un sale état, la tempête approche, un navire de guerre est en chemin pour le couler, et vous, les PJ, vous êtes là, tout autour de l'empoisonneur. Que faites-vous ? C'est Poison'd ou selon son auteur : "Resevoir Dogs rencontre L'Homme des Hautes Plaines sur un bateau pirate." C'est un jeu sale, très sale. On tue, on pille, on égorge, on estropie et on n'a pas peur de cracher au visage de Dieu ou de défier le Diable lui-même au mépris de son âme immortelle. Un jeu étonnant qui n'a pas peur du player vs. player ni de la violence la plus crasse et la plus répugnante. Bien sûr, à votre groupe de décider jusqu'où vous allez : les règles précisent que si votre personnage vous dégoûte trop, il sort du jeu — mais plus votre personnage a subi ou infligé de supplices, plus il est capable de tenir tête à ce qui arrive en face. Particulier, bien fichu et conçu pour se lancer direct après la lecture de ses 30 courtes pages sans préparation aucune de la part de personne. C'est en anglais chez Lumpley Games et ça coûte un paquet de clopes. Ca arrive en français mais pas tout de suite. 

Vous y avez joué ? Ca a donné quoi ?
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2 commentaires:

  1. Concernant Poison'd, on est plusieurs à avoir eu des expériences mitigés. La faute en est moins au jeu lui-même qu'à la manière dont il est présenté, qui touche à l'exercice de style. Il y a un récent rapport de partie de Frédéric Sintes à ce sujet:
    http://www.silentdrift.net/forum/viewtopic.php?f=19&t=2661
    On a essayé de faire le tour des difficultés du jeu, ce qu'il ne dit pas et qui est pourtant nécessaire pour jouer.

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    1. Ouais, c'est le souci du jeu : Baker s'est dit "tiens, y'a moyen d'écrire un JdR complet en 30 pages ?" et la réponse était "peut-être mais j'y suis pas arrivé." Rendons hommage aux hommes et aux femmes de France et d'Italie en train — en ce moment-même — de réécrire le jeu pour le rendre accessible au tout venant pour la traduction qui arrive genre l'année prochaine.

      Ce qui m'inquiète un peu dans tout ça c'est que je vais enfin le mener sous peu (après une partie en play-by-post marrante mais bon, t'as le temps de te renseigner entre les jets).

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Je considère que vous avez lu la page d'avertissements et je modère en conséquence.