Tout le monde l'ignore mais vous le savez : les monstres existent. Et vous ne pouvez pas rester là sans rien faire, pour diverses raisons : ils vous ont pris un être aimé, ou c'est votre travail, ou vous êtes l'Elu. Du coup, dès qu'une créature surnaturelle et malfaisante pointe le bout de son museau, vous n'avez plus qu'une chose à faire : découvrir ses faiblesses, trouvez où elle se cache et lui faire la peau, avant qu'il n'y ait d'autres victimes.
Monster of the Week tient en 190 pages et simule avec brio les séries à monstre de la semaine (eh), comme Buffy, Supernatural ou X-Files. Pas seulement leurs univers, leurs cosmogonies ou leurs personnages, mais carrément leurs structures narratives. Chaque séance tourne autour d'un monstre à abattre, et on lie la sauce avec des "arcs de saison", des mystères qui se développent de séance en séance. Le jeu va droit au but, on commence à jouer en moins d'une heure et une séance peut se boucler en 2h sans avoir de petit creux après. Les règles sont un hack d'Apocalypse World, moins le côté bac-à-sable : même si on lâche les héros dans la nature, chaque séance a un objectif précis.
C'est simple, c'est direct et c'est porté sur l'action, et ça me fait penser à un croisement entre Dogs in the Vineyard (pour l'aspect épisodique et la préparation de séance en forme de situation prête à péter) et Feng Shui (des prêts-à-jouer à customiser, de l'action à revendre). Très bon petit jeu, qui va droit à l'essentiel, donne ce qu'il y a marqué sur l'emballage et se permet même l'une ou l'autre subtilité à découvrir à la table. Je conseille hautement et on peut espérer une version française.
J'aime
- Les archétypes sont bien choisis. Il y n'en a qu'une petite dizaine dans le bouquin de base, mais citez-moi un des personnages principaux d'une série à monstre et je lui trouverai un archétype qui colle.
- Les archétypes sont super évocateurs, et les détails qu'on obtient en les personnalisant aident à la fois à rentrer dans sa peau et à concevoir les scénarios et les arcs.
- Les listes de relations entre archétypes donnent un groupe soudé avec une histoire commune en 10 minutes chrono sans que le MJ n'ait rien à faire. C'est magique à voir.
- Le jeu explique clairement comment créer son scénario, c'est l'affaire de moins d'une heure. Et quand je dis "scénario", c'est plus une situation qui craint, qui va aller de mal en pis et avec un monstre au milieu. Les règles du MJ, elles, aident à remplir les détails pendant la partie sans faire n'importe quoi, sans risquer d'enliser la partie et sans suer.
- C'est bourré de petites idées, comme le principe "tout est une menace", oui, même le PNJ bien intentionné (qui sera maladroit ou ira au feu sans réfléchir).
- Il y a des points de chance, mais on en a un nombre fini pour la campagne (sauf un des archétypes, le quidam, qui a justement un bol insolent et qui peut en acheter quelques uns en cours de jeu). Quand on en a plus, le destin s'acharne (mais normalement, entre temps, on a pris ses niveaux et on peut l'encaisser).
- Les PJ sont les héros, point. Ce sont les seuls à pouvoir buter le streum, si ils ne font rien ça ira forcément à l'égoût.
J'aime moins
- J'ai trouvé certaines actions (comme Kick some ass) pas super claires à la première lecture, et il a fallu les tester sur le terrain et que je me plante un peu pour comprendre comment ça marche, alors qu'avec Apocalypse World (son modèle) j'avais pris le coup tout de suite.
- Le design — notamment, la formulation des actions de MJ — est un peu plus flou que dans son modèle, mais pour certains c'est un argument de vente et je pinaille.
Monster of the Week est un jeu de Michael Sands édité par Generic Games. Il est disponible sur le site de l'éditeur, le Un-store et par Lulu.com.
Illustration : la couverture du jeu, © Generic Games 2012.

et donc le gang de scoobi-doo, tu le fais comment?
RépondreSupprimer:)
C'est un défi que tu me lances ?
SupprimerSammy : the mundane
Velma : the expert
Fred : the chosen
Daphne : the flake
Scooby : the monstrous (c'est un chien qui parle!)
Mais c'est tout mou parce qu'il n'y a pas de vrais monstres dans scooby-doo.
"Mais c'est tout mou parce qu'il n'y a pas de vrais monstres dans scooby-doo."
SupprimerSi, y a toujours un promoteur immobilier qui se balade avec un drap sur la tête pour faire croire que la propriété est hantée afin de la racheter pour une bouchée de pain. Tu trouves pas ça monstrueux toi ?
"Mais c'est tout mou parce qu'il n'y a pas de vrais monstres dans scooby-doo."
Supprimerah, mais il y a toujours moyen de passer en mode "shit just got real!"
J'ai également craqué pour ce Monster of the Week, content de voir que je ne suis pas le seul à être tombé sous le charme.
RépondreSupprimerMerde, j'aurai dû y penser, au chien qui parle. Ça m'apprendra à faire des gargouilles...
RépondreSupprimerC'était vraiment sympa. Et c'est vrai que les listes de relations c'est du tout bon outil pour te fournir le background qui va souder ton groupe. On est ensemble, c'est plus un problème, et on peut se concentrer sur ce qui se passe.
RépondreSupprimer(Puis même en soi, créer les histoires autour de ces relations ça a été un bon moment.)
ça m'a l'air super tout ça
RépondreSupprimeret vais voir si je peux m'en servir pour faire jouer du A-Team (situations équivalentes, le monstre surnaturel en moins)