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jeudi 2 février 2012

Dialogue entre un rôliste et un concepteur

Pièce en 1 acte.

Lumière. Le rôliste et le concepteur discutent autour d'un verre.


LE RÔLISTE
C'est clair qu'on ne peut pas faire un JdR accessible comme un jeu de plateau.


LE CONCEPTEUR
Huh ? Regarde, ce jeu-ci, ou ce jeu-là, ils se jouent après 20 minutes de lecture à la sortie de la boîte, même quand les joueurs — meneur compris quand il y en a un — n'ont jamais fait de jeu de rôle. Genre, tu lis huit pages de règles, et tu suis les indications, comme n'importe quel jeu, et t'as une partie de jeu de rôle.


LE RÔLISTE
C'est pas vraiment un jeu de rôle, hein.


LE CONCEPTEUR
Pourquoi ? Les joueurs incarnent chacun un des personnages principaux de l'histoire, le jeu se passe autour d'une discussion entre les participants qui portent sur les actes et les dires de leurs personnages, t'as une intrigue qui se dégage de la partie et qui en est d'ailleurs l'intérêt principal, et tu ne sais pas vraiment comment elle va se terminer parce que les règles créent des rebondissements. En quoi c'est pas du jeu de rôle ?


LE RÔLISTE
C'est bien connu : un jeu de rôle qui s'apprend 20 minutes et se joue sans préparation, ça n'existe pas.


Coup de cymbale.


Rideau.

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13 commentaires:

  1. - "Tu es malade?"
    - "Oui."
    - "Alors tu as des antibiotiques."
    - "Non."
    - "Alors t'es pas malade."

    Fonctionne aussi avec des Valaisans gays.

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  2. Sinon, histoire qu'on ne me taxe pas encore de vilain nazirrativiste, c'est une paraphrase d'une discussion que j'ai lue sur le blog d'un concepteur de jeu, à qui je laisserai l'anonymat.

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  3. mmProblème de définition, mmmpeut-être ?

    Des JdR accessibles une 20 minutes, il y en a plein, en fait. Le plus connu d'entre eux s'appelle World of Warcraft.

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    1. Pour ma définition du JdR, voir le premier article. C'est général, mais c'est opérationnel. Enfin j'espère.

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    2. (J'ai même défini le terme à la 4ème strophe, d'ailleurs)

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  4. Mes jeux de rôles préférés ont été écrit - scénars et règles compris - sur un ticket de métro parisien. CQFD

    Ah attendez, on me signale à l'oreillette que je suis une fille et que donc je ne peux être rôliste.

    Mes excuses.

    in "Mythes et Légendes du Jeu de Rôle"

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  5. Je ne crois pas que ce soit vraiment un problème de définition mais plutôt des qualités qu'on attend de l'objet.

    Dans la même veine: peut-on faire une symphonie ou un opéra qui tienne sur un 45 tours ? A ma connaissance (mais je n'y connais pas grand chose) il n'y a aucune loi qui fixe une durée minimale ou maximale pour un opéra. Dès lors il est théoriquement possible de faire un opéra qui tienne sur un 45 tours et qui puisse donc être accessible à un néophyte qui n'aurait pas envie de prendre la peine d'écouter un 33 tours. (oui, j'écoute mes classiques sur un gramophone)

    Mais d'un autre côté est-ce qu'un mélomane averti va s'intéresser à un opéra aussi bref ? Probablement pas. Il dira certainement qu'un morceau aussi court ne mérite pas l'appellation d'opéra.

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    1. Ben, quelque part, les mélomanes ont leurs opéras de 12h et en sont très contents. Mais ils oublient souvent que nombre d'entre eux ont accroché à l'opéra avec des mouvements de 20min particulièrement percutants — c'est après qu'ils se sont mis à écouter le 33 en entier.

      Et puis : un mélomane ne s'intéresse qu'à l'opéra ?

      C'est moins une question de longueur que d'accessibilité : encore une fois je ne parle pas de parties de 20min, je parle de jeux compréhensibles en 20min.

      De jeux plus simples, plus faciles à apprendre, mais pas nécessairement moins riches. La richesse d'un jeu ne se juge pas à l'épaisseur de ses règles, sinon le Go serait le jeu le moins kiffant du monde parce qu'il tient sur un A4.

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  6. Je veux bien croire qu'on peut raconter une histoire en groupe avec une part de hasard en 20 minutes, avec chacun son ou ses rôles.

    Mais pour moi l'histoire n'est pas un objectif du jeu de rôle. C'est au départ un cadre flou imaginé par le MJ pour structurer une partie, et ensuite un phénomène émergeant de la partie. Mais le centre d'intérêt pour les joueurs, MJ compris, c'est pas ça.

    Il suffit d'entendre un rôliste raconter une de ses parties pour s'en rendre compte. Même moi qui suis dans le milieu ça me gave au plus haut point. Y a bien quelque anecdotes sympathiques, mais dans l'ensemble, les comptes-rendus de parties sont des histoires très médiocres. Personne n'a envie de les entendre.

    Donc l'histoire comme intérêt principal, j'y crois pas trop. Elle est un produit secondaire de l'activité, un résidu inévitable de toute succession d'actions. Mais si on cherchait à raconter une histoire, on chercherait à le faire bien. C'est pas trop le cas.

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    1. Comme souvent, faut pas chercher midi à quatorze heures avec ce que je raconte. "Histoire", pas "histoire intéressante", pas "histoire radicale". Si tu ne joues pas au JdR pour incarner un personnage et vivre une histoire (=suite d'événements racontés), pourquoi tu joues au JdR ?

      (hint : répondre "pour s'amuser" contient absolument 0% d'infos pertinentes, on joue à tous les jeux pour s'amuser. La vraie question c'est : qu'est-ce qui t'amuse en JdR ?)

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    2. Ah oui : et je ne pense pas avoir dit "la partie dure 20min". L'expression que j'ai utilisé, c'est "accessible en 20min", c'est-à-dire : passer en 20min de "qu'est-ce que c'est ?" à "on joue".

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    3. ("midi à quatorze heures" : aux Açores, ne cherchons plus.) ^^

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  7. Je viens de relire l'article, et en effet la formulation "en 20 minutes" prête à confusion. Attendez-vous à un correctif, mais genre pas tout de suite parce que trop de trucs à faire.

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Je considère que vous avez lu la page d'avertissements et je modère en conséquence.