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jeudi 31 mai 2012

Le jeu de rôle, un loisir qui tue

Je pourrais râler contre les gens qui s'affolent pour un rien quand on bouscule leurs petites idées étroites. 

Grâce à la sagesse infinie de tonton Alias, je n'en ferai rien. 

Parce que voyez-vous, perso, je trouve que faire du jeu de rôle ça rend awesome.

Paraît que j'ai un minimum de tchatche. Elle n'est pas venue toute seule. J'ai passé des heures à discuter — vraiment discuter, en apprenant à être un minimum clair, en écoutant les autres et en rebondissant sur leurs idées au lieu de les nier — en faisant du jeu de rôle.

Pareil pour le graphisme. J'ai appris Illustrator, InDesign, le maquettage, l'ergonomie de documents, la lisibilité en designant des fiches de persos pour mes parties de jeux de rôle. C'est toujours un hobby. Je gagne des sous aussi, avec ça.

J'ai appris aussi qu'une histoire ça a des règles, qu'il y a des façons de raconter qui marchent mieux que d'autres et pourquoi. J'ai plongé dans la narratologie, la sémantique et l'écriture grâce au jeu de rôle. J'ai chroniqué des films pendant deux ans grâce à ça.

J'ai vendu mes premières illustrations professionnelles à un éditeur de jeu de rôle. J'ai acheté ma première tablette graphique avec ça.

Surtout, je me suis fait des tonnes d'amis à jouer ou à discuter de jeux çà et là. J'ai des potes en France, en Suisse, en Grèce, au Royaume Uni, aux States, en Chine et j'en passe que je ne connaîtrais même pas si je n'avais pas fait du jeu de rôle. Des gens géniaux, intelligents, productifs, drôles, imaginatifs, des gens qui écrivent aujourd'hui des romans, ou qui créent des jeux, ou simplement qui aiment se réunir entre potes, face à face, pour inventer ensemble des histoires qui leur parlent. Des gens qui ont appris des choses, découvert des idées et rencontré des gens grâce à leur loisir.

Et ça, ça n'a pas de prix.

Et alors et vous, qu'avez-vous tiré du jeu de rôle, en plus de l'évident "pleins d'heures d'amusements et des annecdotes de parties tout le tour du ventre" ? 


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11 commentaires:

  1. Même si ça ne se résume évidemment pas uniquement à ça, je retiens entre autre de ma pratique du jeu de rôle la nécessité d'assimiler des règles de jeu parfois volumineuses et complexes, d'en faire la synthèse pour pouvoir les appliquer ou les expliquer aux autres, d'argumenter (je me souviens de certaines discussions un peu emportées par moment) lorsqu'on est pas d'accord sur leur interprétation et de devoir parfois trouver des compromis ou des modus vivendi pour palier à certaines lacunes.

    Vingt ans plus tard je suis conseiller juridique.

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    1. J'ajoute que si Gary Gygax avait été hollandais je serais sans doute parfait bilingue français-néerlandais, mais les jeux de rôles et les wargames étant majoritairement en anglais à cette époque glorieuse des premiers pionniers c'est pour l'apprentissage de l'anglais que j'ai trouvé le plus de motivation.

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    2. De ruleslawyer à lawyer tout court. La classe.

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  2. Si jamais, je compte montre une sorte de campagne web autour de ce concept "moi, rôliste".

    Gardez-en un peu pour vos blogs!

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  3. on peut un peu dire que je me suis dirigé vers le théâtre et la Mise en scène grâce ça ... ô oui, mon bon m'sieur

    ;-)

    -M-

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  4. Pareil, tout pareil, même si cela ne m'a pas mené à mon métier. Mais ça sert. Et dans la vie de tous les jours aussi. Pour citer des éléments pas encore dits : culture générale ; comprendre les points de vues des autres, les modes de communication, les intérêts incompatibles ; formuler clairement ses pensées ; l'écoute ; la conduite de réunions. Avec les GN : sentir les ambiances, expérimenter sans risques certains situations tendues. ('tain je me rend compte que c'est _exactement_ Read a stitch)

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  5. J'ai découvert mes aptitudes ninja en pratiquant le GN. Et ça arrondi pas mal les fins de mois.

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  6. si tu parles de JDR "classique": la camaraderie. Mais c'était il y a 20 ans et plus et j'ai perdu tout ces copains de vue.

    Je ne suis pas sur non plus que cela ait une valeur professionnelle...

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  7. une facette intéressante de ton personnage, moi je joue au JDR "j'essaye d'être papa" et c'est vachement "durdur"...

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  8. Le jeu de rôle m'a apporté beaucoup de frustration.
    Ça a commencé par les partie interminables et une déveine comme c'est pas permis au dés. combien de fois je me suis retrouvé dans une impasse à cause d'un mauvais jet.
    Puis vint une grosse période sans jouer durant laquelle je ne pouvais que me rappelé mélancoliquement ces campagnes jouées durant mon adolescence.
    Et puis le pire est arrivée. J'ai découvert ce que les américains appelle des jeu "indie". Cela n'a fait que créer une soif insatiable de lecture et de découvertes ludiques fantastiques, mais que jamais je n'ai réussi à tester sur table. Les rolistes que je connais ne sont pas intéressé le moins du monde à ces jeux là.

    J'ai aussi eu le droit à pas mal d'angoisse et de déception. J'aime maîtriser et je ne suis pas sûr de moi. Ce qui fait qu'au moindre truc qui ne tourne pas bien ou dès que j'ai l'infime impression que les joueurs se sont fait chié, je me flagelle à grand coup de martinet psychologique et je laisse tomber ce qui a été commencé en le disant que je ne suis pas assez bon pour faire honneur à tel ou tel jeu. Tel une tortue, je rentre dans ma carapace et j'attends que le vent tourne avant de ressortir.

    Mais je me soigne.

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    1. je suis dans un cas similaire; à une nuance prés: j'ai trouvé une table ou tester des jeux indie. je viens de tester polaris de Ben lehman, qui permet tout le plaisir d'être un MJ (sur le plan de la narration et de la mise en scène) sans préparation ni pression.
      Je suis sûr qu'il y a des fans de jeux indés près de chez toi. Le tout, c'est de les trouver...

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