Ca m'a toujours brouté sans que je puisse vraiment mettre le doigt sur la raison. Tant les MJ qui demandent aux joueurs de pondre des pages sur leur personnages que les joueurs qui déboulent à la table avec une novella de 100.000 signes sous le bras en guise de présentation de personnage.
Et puis, au détour d'une discussion sur un forum, j'ai percuté : ça pose une question. Quand tu écris un background de 5, 10, 20 pages, qu'est-ce qui est le plus important pour toi : ce qui se passe avant la partie dans ta tête, ou pendant la partie entre potes ? Qu'est-ce qui t'apporte le plus de plaisir, imaginer et écrire ton background de 20 pages — ou ton scénario tortueux, ou ta campagne épique ou ton univers ultradétaillé — ou improviser une histoire avec tes potes, en lançant des dés, en racontant des bêtises et en rebondissant sur les idées de chacun ?
Parce que je ne doute pas que ça soit un plaisir d'écrire un background ou une aventure. Je veux dire : écrire c'est une passion, et c'est absolument génial de pondre signe après signe à propos de personnages ou d'événements imaginaires. Mais arriver avec ton background préparé dans ton coin à une table de jeu en espérant que les participants le lisent et en prennent compte, est-ce que ce n'est pas transformer ta partie hebdomadaire en atelier littéraire ?
Es-tu prêt à accepter qu'on te dise non ? Es-tu prêt à lâcher certains éléments de ton background, ou à les modifier à la demande des autres ? Es-tu prêt à partager certains éléments — qu'un autre joueur te dise "ah tiens, et si j'étais ton frère" ? Es-tu prêt à voir le meneur passer au crible ton background avec un gros marqueur noir et barrer ce qui ne l'intéresse pas ? Es-tu prêt à accepter que ton background n'est qu'un accessoire de jeu, un brouillon, une liste d'idées qui peut-être deviendront vraies au fur et à mesure de la partie, quand ton personnage parlera de son passé ou quand tel ou tel élément resurgira pendant le jeu, selon les envie des autres ? Qu'il n'a d'importance et de valeur autour de la table qu'à l'aune des événements qu'il va pouvoir inspirer en jeu ?
Pour moi, le jeu de rôle, ça se passe autour d'une table entre joueurs. Il y a des plaisirs qui s'y rattachent : écrire son background, préparer sa partie, en parler entre potes, dessiner son perso, taper le CR de partie, etc, mais ce sont des plaisirs qui ne sont pas en soi du JdR. Tout comme écrire un article sur son club de foot ou préparer la stratégie du match du week-end, c'est pas jouer au foot.
Le foot c'est sur le terrain, le jeu de rôle c'est autour de la table. Tout le reste n'est qu'accessoires.
Pour moi, le jeu de rôle, ça se passe autour d'une table entre joueurs. Il y a des plaisirs qui s'y rattachent : écrire son background, préparer sa partie, en parler entre potes, dessiner son perso, taper le CR de partie, etc, mais ce sont des plaisirs qui ne sont pas en soi du JdR. Tout comme écrire un article sur son club de foot ou préparer la stratégie du match du week-end, c'est pas jouer au foot.
Le foot c'est sur le terrain, le jeu de rôle c'est autour de la table. Tout le reste n'est qu'accessoires.
Mais je suis un peu taliban comme ça.

Les backgrounds à rallonge, je les ai souvent vus comme une méthode avancée pour ajouter des avantages indus à un personnage.
RépondreSupprimerÇa peut aussi être une méthode pour la création de personnage (background d'abord, caracs ensuite), mais, dans tous les cas, plus c'est court, moins c'est long. Bref, c'est bien.
J'ai des personnages avec des backgrounds kilométriques. Mais ils ont souvent été construits a posteriori.
A posteriori, voilà.
SupprimerLimite, quand les joueurs aiment gratter du papier, je préfère qu'ils me pondent une liste de trucs qu'ils aimeraient bien voir arriver pendant la partie qu'une liste de trucs qui se sont déjà passé et dont personne ne profitera à part eux, quelque part.
Alors oui, on va me dire qu'un background ça sert d'inspi pour faire arriver des trucs, mais alors qu'on me l'écrive comme une inspi : un truc maléable, facultatif et surtout bref. Un brouillon quoi.
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
RépondreSupprimer"ou improviser une histoire avec tes potes, en lançant des dés, en racontant des bêtises et en rebondissant sur les idées de chacun (...)"
perso, j'ai rien contre ceux qui font cela, mais j'avoue qu'aussi bien en tant que joueur, qu'en portant la casquette de meneur, ça ne me prodigue qu'un amusement très limité (sympa peut-être, mais alors en one shot très *one* et très *shot*)
In the absoluut (vodka?), je préfère encore les multi-shots de tequila entre potes, ou on roule certes pas les dés, mais ou l'idée du reste festive reste la même...
Je dois être un Taliban d'une autre confession ;-)
-M-
Donc toi, quand tu joues, tu sais exactement tout ce qui va se passer durant l'histoire et les joueurs s'assoient et écoutent ?
SupprimerSi les PJ agissent et que l'histoire réagit, c'est de l'impro.
"Impro" ≠ "on fait n'importe quoi".
mais toi, tu joues avec les mots ;-)
Supprimeril est évident qu'il y a une grande part de réactivité, donc d'improvisation narrative, donc d'évolution coopérative mais ...
"(...) en lançant des dés, en racontant des bêtises et en rebondissant sur les idées de chacun" --> les mots et leur structure, leur ordre, ayant une importance dans l'expression, la manière dont tu décris la chose là, ben ça me donne une idée d'ambiance très "beer & dragons" qui - et ça ne concerne que moi, chacun fait ce qu'il veut - me fait chier au plus haut point.
c'est peut-être le côté "lancer les dés et raconter des bêtises" qui me fait réagir de la sorte, mais franchement non. Et dieu sait que je peux franchement faire ça (enfin, sans lancer les dés) en soirée entre potes et tout ça. Mais si je joue à une partie de jeu-de-rôle, c'est pour vivre un moment narratif rare, pas juste pour délirer entre amis. Ça, je peux le faire aisément hors jeu-de-rôle. Et donc je trouve ça dommage d'user de JdR pour ça.
Et je suis pas psychorigide ;-)
-M-
mais toi, tu joues avec les mots ;-)
Supprimer"Sur" ou "avec" ?
"(...) en lançant des dés, en racontant des bêtises et en rebondissant sur les idées de chacun" --> les mots et leur structure, leur ordre, ayant une importance dans l'expression, la manière dont tu décris la chose là, ben ça me donne une idée d'ambiance très "beer & dragons" qui - et ça ne concerne que moi, chacun fait ce qu'il veut - me fait chier au plus haut point.
"L'ordre des mots" c'est quoi selon toi, un ordre croissant d'importance ou quoi ? Parce que faut pas aller chercher trop loin en lisant mes articles non plus.
Sinon tu veux dire que durant tes parties, toi et tes potes
a) ne racontez pas des choses fictives ("bêtises" ou, dans notre wallon natal, "biestrayes" ?) ?
b) ne vous servez pas des dés pour randomiser la situation des personnages ?
c) n'utilisez pas l'un l'autre ce que les autres apportent à la partie ?
N'oublie que je ne vais rarement chercher midi à quatorze heures et que je prends la plupart du temps les mots dans leur sens le plus large possible.
Le niveau zéro de "rebondir sur les idées des autres" c'est a) un joueur dit que son personnage fait un truc, b) les autres joueurs le prennent en compte pour raconter la suite.
"Improviser" c'est "le texte est pas écrit à l'avance." Et ça c'est vrai. Tu sais jamais ce que les joueurs vont faire (ou alors a) tu t'en doutes, mais tu risques d'être surpris ou b) tu les manipules, et je n'aime pas ça, parce que je trouve ça malhonnête, ou c) ils sont au courant et font où tu leur dis de faire, et perso — mais perso hein — ça me fatigue.)
C'est tout.
Tu le fais pas, ça ?
Tu sais, on peut raconter des histoires "sérieuses" et s'amuser. Quand on joue à Dogs In The Vineyard, par ex (demande à Raph ou à Thengen), les personnages sont pris dans des conflits tendus et font face à des décisions difficiles. Les joueurs, eux, en profitent, s'esclaffent, ou regarde un autre joueur avec des gros yeux et dit "ah ouais quand même", bref : réagissent. S'amusent.
C'est un des atouts du jeu de rôle : bien fait, ça permet d'être à la fois scénariste, acteur et audience, en profitant un max possible de chacune des casquettes.
On est scénariste tous ensemble, parce que le MJ propose des situations qui s'enchaînent et fait réagir le monde autour des joueurs, qui eux "écrivent" leur texte, improvisent, et décident de leurs actions au fur et à mesure.
On est acteurs tous ensemble, parce que tant les joueurs que le MJ ont des personnages à interpréter (c'est même un peu la base).
On est public, parce qu'on est quand même et quoi qu'on fasse — du Dogs, du Donj', du Vamp' — en train de voir une histoire se dérouler en temps réel — et j'insiste, en temps réel, sans vraiment savoir comment elle va tourner, même si certains s'en doutent plus que d'autres — devant notre pif, et que si on s'y prend pas trop comme des manches et que le jeu est bien fichu, c'est une histoire prenante, intéressante et surprenante. Pour tout le monde. MJ compris.
Et excuse-moi mais des "moments narratifs rares" je sais pas ce que c'est. Ca a l'air vachement péteux, tu trouves pas ? Des histoires mémorables, ouaip. Des parties d'enfer, pareil. Mais quand le jeu est bien fait et que les joueurs s'y donnent, c'est pas si rare que ça.
SupprimerJe veux dire, j'ai pas envie de jouer 6h pour en retirer quelques "moments narratifs rares". J'ai envie que toute la partie soit bien.
Et je n'aime pas l'idée que si on improvise, qu'on suit les règles plutôt qu'on scénario, on "délire". Comme si une histoire émergente ne pouvait pas avoir les qualités d'une histoire prévue à l'avance.
L'idée qu'on doit écrire son histoire à l'avance pour qu'elle soit bien, c'est valable pour plein d'autres media, mais certainement pas pour le JDR qui est basé sur l'idée que les joueurs peuvent décider, à tout moment, ce que font leurs personnages. Dire ça, c'est comme dire qu'une BD est bien que si il y a beaucoup de texte, ou qu'un film n'est bien que si il y a plein de dialogues.
oui, bref - on est, comme souvent, d'accord sur le fond et pas sur la forme
Supprimerj'avoue avoir tendance à réfléchir trop loin.
Et, quand je dis "jouer avec/sur/ou/quand/comment les mots" c'est que, à la lecture de ton article y a eu comme réaction épidermique de ma part sur ce passage là. Ca arrive.
Alors oui, on peut "jouer sérieusement" et s'amuser ; 'jouer délirieusement' et s'amuser : et c'est clairement le but. et donc, dans un avis purement subjectif donc personnel, jouer 'délirieusement' ça m'amuse un temps très court. Voilà tout.
Mais sur le reste, voire même sur la suite de l'article sur les backgrounds à rallonge (et ça m'est arrivé de le faire, mea culculpa) on est relativement d'accord.
Juste une petite explication sur "moments narratifs rares" (expression péteuse, ok, mais j'assume) - j'entends justement par là que le cadre du jeu de rôle peut justement faire créer une fresque narrative tous ensemble. Et donc, on peut prendre cela dans ce sens là, et on prends le plaisir sur la longueur. Comme on peut aussi voir le jeu de rôle comme un 'divertissement direct' ou le plaisir se doit d'être immédiat et ou l'on s'indulge de 'délires' pour le plaisir. Je ne dis pas que l'un est généralement meilleur que l'autre, juste que je préfère l'un à l'autre. Et je vais pas faire du jeu-de-rôle pour me faire chier.
C'est drôle, j'ai pu tirer des conclusions similaires dans le plaisirs de comédiens amateurs : je crois par l'expérience, qu'ils peuvent en retirer deux sortes de plaisir de jeu(raccourci, j'avoue, mais bon j'en fais pas non plus une étude scientifique)
enfin, bref quoi
j'avoue avoir tendance à réfléchir trop loin.
SupprimerJe ne vais sûrement pas te jeter la pierre.
et donc, dans un avis purement subjectif donc personnel, jouer 'délirieusement' ça m'amuse un temps très court. Voilà tout.
Ca je comprends très bien. Ce que je ne comprends pas, c'est ce que ça vient faire dans cette discussion. L'article ne parle pas de ça, si ?
j'entends justement par là que le cadre du jeu de rôle peut justement faire créer une fresque narrative tous ensemble. Et donc, on peut prendre cela dans ce sens là, et on prends le plaisir sur la longueur.
Ca je suis on ne peut plus d'accord.
(Ce qui n'empêche pas des campagnes de commencer dans le délire et de finir sur une note subtile et nuancée, j'ai vu des campagnes de 3:16 ou de Paranoïa finir comme ça.)
Mais est-ce que ça ne veut pas dire simplement "une bonne histoire" ?
Une bonne histoire, c'est une histoire qui maintient l'attention et qui a une forme de cohérence sur toute sa longueur, non ? Je veux dire : c'est pas la toute base ?
Et je serais bien intéressé par plus de détails sur ce que tu entends par "deux sortes de plaisirs de jeux", et ce sans la moindre nuance d'ironie. Tu peux m'en dire plus ?
on en discutera IRL, ça sera plus simple ;-)
SupprimerMais est-ce que tu penses à nos (trois*) fidèles lecteurs ?
Supprimer*bonjour maman.
je ferai un résumé après discut, ça sera plus *enjoyable*
Supprimer(y a des filles qui lisent? et si oui, mes propos sont-ils sexy ? ^^)
Le mieux est sans doute de signifier dès le départ à ses joueurs ce qu'on attend du background. Genre une description sommaire de caractère et des intérêts du personnage, quelques personnes (futurs PNJs) qui lui sont proches, et une chose importante qui lui est arrivée par le passé.
RépondreSupprimerOu pour laisser le jouer plus libre, lui fixer une limite, genre une page A4 bien aérée (j'ai du mal à lire les textes en corps 6).
De mon point de vue, un background, c'est le compte-rendu de ce qui a été échangé entre le joueur concerné et tous ceux qui étaient partie prenante dans l'intégration du perso dans le contexte : MJ certainement, autres joueurs potentiellement selon comment la création de perso se passe (plus ou moins "collective").
RépondreSupprimerDit autrement, un background, c'est une version reformulée (et plus ou moins replâtrée) des "Minutes of Meeting" qui ont permis de faire le perso et de l'amener au point où "ça commence" (qui est lui-même un point assez flou, in fine :p).
A partir de là, il n'y a pas de problème puisque ce n'est pas différent d'un compte-rendu de séance : il y a ce qui a été agréé, et il y a la finition, qui n'est pas "util(itair)e", mais qui peut éventuellement quand même donner un peu de jus si on la presse :)
Utilisé comme ça, putain oui, j'achète. Faudra que j'écrive le versant positif de cet article, tiens : comment j'aime m'on que présente un background.
SupprimerSinon ça commence quand on commence : "Il fait nuit et il pleut. Vous courez dans la lande. Qui porte le corps ?" Quand on s'assied autour de la table et que l'histoire de sa passe en (proto) temps réel.
Les plaisirs apportés par le jdr sont multiples. Pour moi,les plaisirs directement attachés au jdr en font partie intégrante. Certes, il ne s'agit pas du plaisir des _parties_, mais j'appelle cela du jdr. Tout simplement parce qu'on ne pourrait pas les connaître tels quels sans celui-ci. Je classerai la dedans la préparation des parties, l'écriture du background (ce qui est au final un peu la même chose, l'un côté joueur, l'autre côté meneur), ... Mais pas les CR, les articles et autres, car il ne peuvent nourrir le jeu. (Tout comme j’appellerai préparer la stratégie de la prochaine partie du foot, et pas jouer au foot, mais pas écrire un article. Mais bon, j'y connais rien en foot.)
RépondreSupprimerPour le background, comme pour tout, il y a différentes approches, plus ou moins fonctionnelles et plus ou moins efficaces. Mais cela dépend avant-tout du style de jeu, des préférences. Le background à rallonge écrit en solitaire, c'est un peu l'inversion et le complémentaire du participationisme, non ?
Puisque je pars sur cette voie, le problème – pardon, la question – du background à rallonge existe aussi du côté des meneurs et du côté des auteurs. Combien de jeu avec une quantité de décors, d'explications et de secrets qui ne peuvent pas ou très peu servir en jeu ? On y trouve parfois un plaisir de lecture, le plaisir éventuel d'être parmi les initiés – ce que je n’apprécie guère comme démarche -, et après ?
Est-ce plus du jdr pour toi parce que cela se trouve côté meneur, coté auteur ? Car il me semble que la démarche est parfaitement semblable.
mais j'appelle cela du jdr. Tout simplement parce qu'on ne pourrait pas les connaître tels quels sans celui-ci.
SupprimerMouais.
Donc, manger du pop-corn en regardant un film c'est du cinéma, puisqu'on ne pourrait pas manger du pop-corn en regardant un film si le cinéma n'existait pas.
Pas trop d'accord, sur le coup.
Le JdR c'est une forme d'activité. Il y a des activités qui tournent autour. On peut s'en passer et faire du JdR quand même. Ces formes d'activités ne sont pas du Jdr.
(C'est pas pour ça qu'elles ne sont pas agréables, ni qu'elles n'alimentent pas le hobby, comme tu dis. Mais si écrire un background tout seul dans son coin c'est du jdr, alors regarder Lord of the Rings, dessiner un dragon ou jouer à Diablo c'est du jdr aussi. Faut quand même pas pousser mémé.)
Je classerai la dedans la préparation des parties, l'écriture du background (...), Mais pas les CR, les articles et autres, car il ne peuvent nourrir le jeu.
En quoi avoir un compte-rendu commun des parties précédentes alimente moins le jeu que trois pages de background unilatéralement écrit ? En quoi le travail d'inspi est moins du JdR que gratter effectivement le papier ? Là je ne te suis plus. Mais du tout.
Est-ce plus du jdr pour toi parce que cela se trouve côté meneur, coté auteur ? Car il me semble que la démarche est parfaitement semblable.
"Qu'est-ce qui t'apporte le plus de plaisir, imaginer et écrire ton background de 20 pages — ou ton scénario tortueux, ou ta campagne épique ou ton univers ultradétaillé (...)"
Pareil tout pareil.
Bah, je pense que l'on dit la même chose avec des définitions différentes. Dans un sens, peu importe... A rose by any other name...
RépondreSupprimerIl me semble que tu cherche à éviter une expansion trop forte là où je cherche à éviter une réduction trop forte. Ton approche permet un vocabulaire plus précis ; la mienne évite l'exclusion et le risque de l'accusation de badwrongfun. Taliban vs politiquement correct ?
Pour moi ce qui établirait la distinction fondamentale, c'est : est-ce que ces activités ont pour finalité première de nourrir les parties, que je reconnais comme le cœur du jdr. Donc : préparer un bg, un scénar, une séance ; écrire ou lire un article d'inspiration ou de technique ; écrire ou lire les règles, tout cela fait partie de mon jdr. Même lire le roman qui se passe dans l'univers (ou celui d'à côté), si la finalité première englobe l'enrichissement des parties. Écrire un CR pour faire connaître un jeu, pas du jdr sans doute. Lire ce CR pour se divertir. Pas du jdr. Pour s'en inspirer : du jdr. Sans doute plus compliqué que ta définition, mais cela me convient.
Pour reprendre l'exemple du foot : que j'aille à l’entraînement ou à un match, c'est du foot. Mais je pousse sans doute l'analogie au delà de ses limites. Le porte gobelet dans la voiture n'est pas essentiel, ni nécessaire, mais il fait partie de la voiture.
À mon sens, la rédaction solo, une fois présentée en jeu, devient interactive. Alors que dans une partie plus classique, chaque création est prémédité en solo dans la tête de son créateur, avant d'être soumise au groupe. Dans un sens, ce n'est pas plus ni moins solitaire. C'est l'échelle de temps et la taille des atomes des échanges qui est différente. On pourrait imaginer un jdr où l'on écrit chacun 15 pages dans son coin en échange de ce qui a été présenté par chacun à la session précédente. Certains jeux par forum ressemblent à cela d'ailleurs, et je n'irai pas dire à ces joueurs que ce qu'il font n'est pas du jdr.
Ce que tu appelles jdr, moi j'appellerais cela des parties de jdr. C'est une équivalence très simple à poser.
Au final, je ne pense pas que nos différences de définition nous permettent, ni à l'un, ni à l'autre, de mener une réflexion plus précise ou plus pointue. Seulement une préférence personnelle, non ? Toutefois, je me pose deux questions. Premièrement : comment appellerais-tu ce que j'appelle « du jdr » ? (le jdr et ses activités annexes?) Secondement : pourquoi est-ce important pour toi de tracer cette limite ferme ? (Pour moi, c'est important d'être inclusif pour 1. correspondre à ce que je conçois comme des plaisirs de jeu complémentaires et peu dissociables, 2. éviter l'exclusion et ainsi faciliter la discussion avec les autres.)
Je crois que cette discussion mérite d'être continuée dans les commentaires de l'article suivant.
SupprimerMais en deux mots : parce que connaître la finalité de ces activités annexes (i.e. la partie) détermine les bonnes et les mauvaises façons de les pratiquer, ces activités annexes.
Un background qui vaut une nouvelle de grand romancier mais qui ne prend aucun point collectif en compte et qui n'ouvre absolument rien à mettre en scène pendant la partie est peut-être une excellente nouvelle, mais un background de merde.
Sinon,
Supprimercomment appellerais-tu ce que j'appelle « du jdr » ? (le jdr et ses activités annexes?)
Les sources d'inspiration. Ou : les loisirs. Ou : le reste.
Dans le cadre du JdR, elles ne servent qu'à une chose : faire en sorte que la partie soit intéressantes. Alimenter la conversation.
Elles donnent également et surtout un plaisir certain et propre à leur participation même, et c'est pour ça qu'on les pratique. Je regarde un film parce que je kiffe ce film. A côté de ça, il m'a aussi donné une idée de PNJ comme aç.
Oui mais non. J'écris un bg pour le jeu, je regarde Star Wars pour faire jouer à SW d'un côté ; j'écris une nouvelle pour écrire, je regarde SW pour regarder le film (mais éventuellement, j'en retire accessoirement des idées) de l'autre. L'intention est différente et je trouve que cela a son importance.
SupprimerDe même, quand ma femme me voit tapoter sur l'ordi ou penché sur des documents sur le bureau (on va faire comme si j'en avais vraiment un) et qu'elle me demande ce que je fais, je réponds "du jdr" si j'écris un background, prépare une description, résume des règles, recherche des infos pour la prochaine partie... et pas jdr si c'est à une autre destination. Cela me paraît assez naturel et intuitif comme approche (mais peut-être que cela ne fait qu'exposer à la face du monde ma perversion, nyark nyark krüüü).